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L'envoutement des cieux

L'envoutement des cieux

Calme nuit d’hiver, un seul lampadaire éclairant ces flocons tombant des airs,

À travers une fenêtre entrouverte, un vent vient se glisser dans l’atmosphère.

Jeune rêveur solitaire, enfoui dans sa couette et son sommeil,

Réveillé par cette brise traversant sa chambre, et le courant d’un remeil.


Ses paupières s’ouvrent dans un noir à la profondeur des abysses,

Le regard encore endormi, il observe au loin un infini sans artifice.

Hypnotisé par la douce luminescence des étoiles venues d’ailleurs,

Il quitte son lit, n’accordant plus aucune importance ni à la chaleur ni à l’heure.


Une seule envie palpite en lui, voir de l’extérieur ce spectacle inouï,

Il s’habille à toute vitesse, ses pupilles encore éblouies.

Le cœur empli d'espoir, il court jusqu'à l'herbe gelée, la tête levée,

Et s’arrête au milieu du jardin, se sentant seul et petit, noyé dans l’immensité.


Ses yeux sont émerveillés par l’étendue des cieux suspendus sur sa tête,

Sa peau frissonne à cause de la fraîcheur et d’une nuit incomplète.

Englobé par le silence de l’obscurité, à contempler cette voute étoilée,

À la conquête de sa passion, l’esprit perdu dans l’art de Galilée.


Avec la précision d’Hubble, son regard se perd dans la beauté de la Lune,

Elle et ses tâches grisâtres que chacun partage, il en compta vingt-et-une.

Quelque part en orbite, tourne cette planète au nom de Neptune,

Derrière ce point qu’il vise de ses doigts, se cachent les anneaux d’or de Saturne.


Les étoiles si brillantes et si lointaines, il se demande ce qu'il y a là-haut,

L’espace et le néant, l'entourent et l’enveloppent, loin de tout chaos.

Dans ce silence se murent les sentiments, tandis que l’absolue fausse ses mots,

Piégé sur un des rochers de la Voie lactée, il envie les hommes d’Apollo.


Balayant du regard les nébuleuses et les amas, il imagine l’immensité du cosmos et du temps,

S’interrogeant sur le rayonnement des trous noirs, que ce monde est fascinant et troublant.

Que pourrait-il y avoir au travers des trous de ver ? Ce sont les mystères de l’univers,

Tant de questions demeurent sans réponse, les Dieux sont de loin les plus sévères.


Il se dit qu’il aimerait partir explorer les astres qui s’étendent au-delà de ses rêves,

Qu’ailleurs dans une autre galaxie, un habitant étranger à aussi les yeux qui se lèvent.

À qui sont ces têtes perdues dans les airs ? La Terre ne peut pas être seule dans cette aventure,

Mais pour l’instant il n’est que le témoin des âges passés, et l'énigme des temps futurs.


À rester immobile, son cœur en devient apathique, et le vide s’empare de son âme,

Alors que tout était calme, une étoile filante fendit le ciel en deux telle une lame.

Son vœu serait de faire revenir à ses côtés celle qui a rejoint les diamants étincelants,

Il manque sa douce voix qui le berçait le soir, et donnerait tout pour revivre ces moments.


Les flocons qui s'écrasaient sur les toits ne sont plus que des larmes, coulant sur ses joues,

Il prend une dernière inspiration et contemple le firmament, avant que sa vision, ne devienne floue.

Il est temps de retourner dans son lit, mais sur le retour la nuit noir le suit, le corps endolori,

De retour dans sa chambre, sa fenêtre était close, comme si elle était toujours là, à veiller sur lui.