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Sentiments Passagers

Tôt, à l'aube d'un matin, en l'attente de son train, 

Sous un abri humide, loin derrière une vitre, se dessine un visage qu'il sublime. 

L'hésitation d'un wagon disparaît, ne laissant place qu'à un souhait, 

L’idée de s’approcher d’elle, éloigne de son visage cette tristesse fidèle.


D'un élan, il la rejoint, assis sur son siège, il se sent bien à l'aise, 

Le blanc habituel des transports ne leur demandait qu'un simple effort. 

Elle l'avait aussi remarqué, c'est en face d'elle qu'il s'était installé, 

Mais ils étaient trop timides, les seuls échanges étant des regards futiles.


Une atmosphère se crée entre eux, un sentiment majestueux, 

Aucun mot pour décrire ce ressenti, un envoûtement incompris. 

Chacun le sait, sans se connaître, ils le ressentent, 

Une personnalité incroyable, exprimée par une beauté inoubliable.


Regardant la fenêtre, les forêts, les sentiers, les chemins défilent, 

« Un regard que je recroiserai » incertain de lui-même, se disait-il. 

En la fraction d'une seconde, sous le coup de tonnerre du temps pluvieux, 

Leurs deux yeux se croisent et se fixent, tels les gouttes sur la vitre.


C’est la fin du voyage, le dernier arrêt sonne, le dernier regard s'offre. 

Il se lève de sa place, la quittant lâchement mais parfaitement conscient, 

Que très bientôt, il regrettera ne pas avoir tenté cette approche. 

Les portes sont fermées, déjà empli de regret derrière cette vitre embuée.


Elle ne sera pas là demain matin, c’est bien bête, 

Ils se persuadent que l’occasion se reproduira, c’est si malhonnête. 

À cette même histoire qui se répète, reniée par crainte, 

Il n'en restera que des remords, et une empreinte…